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29/09/2017

Tonitruance divine


Il surgit au-dessus des eaux, formidable, puissant.
Sa bouche grande ouverte lance un cri inaudible qui pourtant réveille les formes.
Il dégouline avec superbe sur des lambeaux de robe, plus versatiles que les nuages.
C’est la fourmilière de l’indéfini qui grouille là. Partout les eaux se cherchent pour se réinventer.
Parfaite éclaboussure d’un masque de Bali peu amène, une sorte de mouton Miro-ien, en appui sur sa queue lui fait face. À son côté, un genre de moaï au nez bleu observe l’esquisse d’un Modigliani à perruque blonde, perdu dans les plis de sa robe.
Tout ici est aux aguets pour saisir la tonitruance divine.

Mais à bien y regarder, si la bouche devient visage, ce génie des eaux, ce cétacé ubuesque évadé des grands fonds, n’est peut-être rien d’autre après tout que Ma Dalton, le colt à la main, dans sa robe bleue ouistiti, assise sur un masque Vénitien et regardant passer un mouton en gondole.

À la vision du peintre s’ajoute mon délire, j’en conclue donc, me référant à la sagesse chinoise, que « tout dépend du point de vue où l’on se place et de l’idée que l’on s’en fait ».

Adamante Donsimoni (sacem)



Sur une œuvre de MarHak 

 

22/09/2017

Le prince des nuages

 
Le prince des nuages, sur son cheval-bouc guerroie. Le dragon à tête bleue vient d’avaler la belle Fleur d’automne aux cheveux roux dont le prince est amoureux. Diamant vert, le chat fidèle de la demoiselle reste pétrifié au pied du coq à tête et ventre rouge qui chante la victoire du sérial-dragon. Ce premier avalé est sans aucun doute victime du syndrome de Stockholm.
Un chevalier de la lune, sorte d’ange gardien insoumis, poursuit le prince :  « ton combat est vain jeune inconscient, le dragon bleu ne rend jamais rien, comme le système capitaliste, il peut tout avaler sans être jamais malade et il va t’avaler à ton tour si tu persistes dans ta folie. Vois cette Mélisande aux longs cheveux verts qui m’accompagne. Oublie ta belle, viens la rejoindre. ».
Le drame est noué. Que fera le prince ? Et toi, lecteur, que ferais-tu ?

Adamante Donsimoni (sacem)




Dessin Jamadrou       jama.e-monsite.com

15/09/2017

Oups !




"Oups" A.Donsimoni Acrylique/papier



Malédiction noctambule

Avancer sur la pointe des pieds, pour ne pas déranger. Peur de faire du bruit, de se faire remarquer, de heurter un meuble, de faire tomber un verre, un vase, un quelque chose qui se brise et ruine vos efforts de passer inaperçu.
Surtout ne pas respirer trop fort, se faire tout petit, se fondre dans le paysage, furtif comme une brise, s’effacer, ne pas faire craquer le parquet, devenir plus invisible et plus léger que l’air. Ne pas douter surtout, ne pas douter… être un félin, voilà ! Une ombre parmi les ombres.
Et bien évidemment, à force de tant de précautions voici qu’arrive l’inévitable, la maladresse ultime qui ruine l’entreprise. Patatras ! C’est trop tard, le bruit résonne comme le glas.  Alors, quand la lumière s’allume et vous révèle, on adopte le sourire de l’imbécile en déconfiture, la posture cramoisie du pauv’gars pris en faute qui rêve de disparaître en terre.
Oups ! une belle entrée ratée.

              Adamante Donsimoni © (sacem)








09/09/2017

Des perles de pluie sur les herbes


Des perles de lumière sur les herbes 


En cette fin d’été parfumée d’automne, la pluie a maquillé les herbes. L’instant est unique, je suis sous le charme. Tout s’efface qui n’est pas lumière. Je voyage dans une pantoufle de verre* aux pays magique du strass. Je n’attends aucun prince. Et j’ai tout, absolument tout ce dont je peux rêver. Dans cette dimension, les richesses matérielles n’ont aucun sens.
Le diamant, conçu aux feux de la terre, masque sa lumière, le sage ne se répand pas.
Mais les herbes, par leurs racines, connaissent le grand dessous des choses, elles en témoignent. Je découvre la richesse de l’instant qui se donne dans cette symphonie du prisme que le vent balaie emportant avec lui une part de cet éclat d’éternité. J’ai déjà prélevé ma part. À l’éternité du diamant convoité par les Hommes je préfère celle de ce moment fugace et sans fin qui vit désormais aux tréfonds de mes espaces intérieurs.
La Terre connaît trop bien la convoitise humaine, qui porte la lumière doit la protéger des regards avides.
Voici l’enseignement des herbes ce matin et rien ne m’est plus précieux.

Adamante Donsimoni (sacem)
http://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/

               *et non pas vair, par choix délibéré.