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03/04/2020

Voyage au jardin de la découverte




Le paysage s’offre à la découverte, tout est invitation à la curiosité.

L’enfant de l’intérieur se réveille et ouvre grands les yeux. Il y a tant de choses à ne pas manquer de découvrir. Les formes, les couleurs sont autant d’appels au voyage.

Bonheur de mes pieds qui foulent une herbe tellement enthousiaste que mon esprit se met à gazouiller, le poids a disparu, c’est mon âme qui chante. Je ne marche plus, je vole au-dessus de l’allée, car au loin, la porte d’un jardin m’appelle. Quand je la touche, je perçois la fraîcheur de ses volutes de fer forgé parcourues de lierre sous mes mains. Elle est vivante. Je comprends son invitation à pénétrer le domaine dont elle garde l’issue.

À peine un frémissement de sève accompagne son ouverture, une liane vient alors fouetter mon visage, et je crois entendre des rires. Je comprends que cette pluie de notes cristallines un peu moqueuses me souhaite la bienvenue. Loin de s’en offusquer mon cœur en ressent de la  joie, et mon rire accompagne les rires, et ma joie accompagne la joie. Ce monde est vrai qui ne se prend pas au sérieux.

J’entre. Quel fouillis, quel foisonnement de formes et de couleurs !  Ce délire végétal est une symphonie sans autre chef d’orchestre qu’une liberté sans limites. Et pourtant, s’exprime ici un équilibre, une harmonie qu’aucun autre jardin, fut-il le plus british, ne pourrait égaler.

Comme je me sens bien dans cette folie confinant au génie, j’ai l’impression d’abandonner cette vieille peau humaine incapable d’une telle dilatation.
C’est alors qu’un drôle de personnage à l’aspect fluctuant, tenant à la fois de la vague en mouvement, du Gin et de Jérémy Criquet, s’approche de moi, me tend une motte de terre coiffée d’une sorte d’espoir vert sans forme, et par une pantomime burlesque, m’invite à la planter. Décidément, ici, rien n’est comme dans le monde d’où je viens, tout est à la fois déroutant et fascinant.

Un peu dubitative, je prends la chose entre mes mains. Le personnage m’explique alors, par un chant rauque ponctué de clics et de sons très aigus, qu’elle deviendra ce que j’ai envie qu’elle devienne, si je décide de la planter ici.
Je comprends à présent la raison ou la déraison de l’aspect du jardin. Je comprends que la chose sera, sous la forme d’un végétal, la représentation symbolique de quelque chose qui me tient à cœur.
Son chant terminé, le personnage s’est éloigné afin de me laisser le temps de réfléchir.

En communion avec cette expression indistincte, susceptible de se transformer en une de mes envies, qui frémissait d’impatience entre mes mains, je lui ai confié mon souhait, mon désir qu’elle fut arbre, puis je l’ai plantée.
Et mon arbre a poussé, et mon arbre a fleuri en des centaines de bouches parfumées venues me délivrer un message  :

« Au jardin de ton âme pousse un arbre de lumière, ne l’oublie pas. Il est en toi, grimpe dans ses branches, comme tu le faisais enfant dans les pommiers. Assieds-toi sur une branche, observe, écoute, et dit à ceux qui passent la beauté de sa lumière, car en chaque être pousse un arbre où leur âme se perche et attend. »


©Adamante Donsimoni (sacem)

28/02/2018

Le merveilleux et les voyages dans l’imaginaire




Un ami,  sur la toile, avait publié une réflexion ayant pour thème :
« Qui écrit en moi, quand j’écris, et pour qui ? »       
« Se préoccupe-t-on du destinataire dans sa pratique artistique ? »




Je n'ai guère le goût de l'introspection, mais en le lisant il m'est venu plein d'idées. Je les lui ai livrées un peu décousues, telles qu'elles me sont venues. C’est le lot des commentaires. Puis j’ai approfondi.  J’ai cherché comment je pourrais expliciter mon vécu au travers des arts, avec la dimension énergétique.

En se situant au-delà de l'esthétisme, je dirais que les images, les formes, les couleurs (ou leur absence) sont en quelque sorte les mots du peintre, un geste de lui vers la toile et lui revenant. Geste qui  ira ensuite vers le spectateur de son œuvre. Son œuvre est un message au-delà des mots, l'expression de sa part d'humanité exprimée sans qu'il en soit obligatoirement conscient. « Porte-voix » en effet, au même titre que l'auteur, « d'une humanité en recherche ».
L'auteur, le peintre, mais on peut ouvrir aussi à l'interprète, va puiser à la source de son être pour exprimer au monde : Je suis. Ce disant, c'est à lui qu'il crie être, à cette immensité qui l’habite, qu’il pressent être lui, mystère qui tout à la fois l’attire et lui fait peur ou tout au moins le trouble. Sans cette reconnaissance de ce lui-même, aucune paix ne pourra jamais l'habiter. 
Intuitivement, il sait trouver dans l'art, car l’art nécessite de lâcher prise, la clef qui pourrait bien ouvrir ce sésame porteur de cette joie, seule en capacité de le faire libre. 
Il sait qu'en face de lui, les lecteurs, les spectateurs, ces innombrables "lui-même" ressentent aussi ce manque. Alors en peignant, en écrivant, en interprétant, patiemment il construit le pont qui lui permettra le partage.

L’art et le merveilleux, une symbiose créatrice

L’Art nourricier, l’art eau de la vie, l’art catharsis, cela ne se peut que sur la base d'une bonne technique. Il est indispensable d'apprendre à marcher avant de courir.
« Dans tous les arts, la connaissance de la technique peut quelquefois étouffer l’étincelle de l’inspiration chez un artiste médiocre ; mais la même technique, entre les mains d’un maître, attise au contraire cette étincelle et en tire des flammes dévorantes. »  Josef Jasser (citation tirée du livre « Être acteur » de Michael Chekhov, le livre de chevet que je conseille aux comédiens).
Celui-là crée qui développe sa flamme, il touche à la dimension du merveilleux qu'il sait intuitivement exister en lui.

 "Le merveilleux continue aujourd'hui, malgré les complets vestons et les robes de grande couture, malgré les progrès mécaniques ; il est présent dans l'homme embrigadé à l'usine ou au bureau, revêtu de l'uniforme le plus monotone ; il est le mystère des nuits, non qu'il soit fait d'obscurité, mais parce qu'il est lumière dans la nuit. Il est suffisamment présent pour nous attirer, en toutes occasions, à l'appel de son nom et pour qu'à l'audition de certains poèmes nous sentions un trouble étrange et ayons l'impérieux besoin de nous dépouiller du vieil homme dont le poids continue à peser sur nous tous." Pierre Mabille  « Le merveilleux »

Oui, le merveilleux nous fait voyager dans l’imaginaire, la visualisation l’accompagne et quand on sait que l’esprit peut tout pour nous, on sait alors que l’on a tout pouvoir sur sa vie.  Notre pensée a une force, une force immense qu’il est préférable de diriger dans la bonne direction pour ne pas en souffrir au quotidien par ce que j’appelle les « pensées marche arrière ». Ces pensées qui grignotent à chaque instant notre confiance et nous réduisent à l’état de victime.
Vous comprendrez alors pourquoi, depuis toujours, dans les ateliers que j’anime, je propose systématiquement ces voyages qui permettent, au travers de notre abandon, de vivre les retrouvailles avec notre enfant intérieur, ce qui nous permet, en conscience, de devenir vraiment créateur de notre vie et de donner corps à nos rêves.

©Adamante Donsimoni(sacem)