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09/10/2023

J'ai fini de me taire


Je ne me tairai plus

Je revendiquerai ma folie

Ma soif de lumière

Et mon désir de paix


Je révèlerai ma force d’âme

À moi-même

Et au monde


Je dévoilerai qui je suis

Ma nudité première

Ancrée dans cette vie

En forme, en vibration


Le temps n’est plus à s’effacer

À se laisser effacer

À se voiler

À fuir sa propre réalité

« Je suis ce que je suis »

Je suis

Ce moi profond, le Soi

Révélé à moi-même et

Désormais assumé


NON !


Je ne me tairai plus

Je réaliserai ma vie

Libre de la peur

Il n’y a rien à perdre à se réaliser

Et plus aucune gomme 

Jamais

Ne pourra effacer

Qui je suis

Dans la lumière.


Adamante Donsimoni 

©sacem-musicstart

9 octobre 2023


 

27/06/2022


Photo ©Adamante Donsimoni



 

Le chat de la lézarde



Le chat s’est faufilé par une lézarde du mur de la maison de retraite. 


je le vois de dos

il observe le jardin

caché à mes yeux


Derrière ce mur vieillissant sous l’effet des intempéries, d’autres se lézardent, sans bruit, isolés du monde, privés de vie, effacés aux regards. Il est de bon ton dans notre société de masquer ceux qui dérangent.


un monde sans vieux 

le doux rêve du jeunisme 

illusion des murs


Mais la mort, face cachée de la vie, se moque de la peur, aucun mur n’y peut rien. Le temps, l’usure lui ramènera, à leur tour, ceux qui la fuient. 


première ride

prémisse d'un adieu

un sillon de tendresse


on peut lire sur un visage

le grand art de la vie.

 


Adamante Donsimoni

24 juin 2022 ©sacem

Herbier de poésies 




06/11/2020

Le corps rivière



    Par tant de souffrances, le monde a perdu sa couleur. Il faut qu’il la retrouve. 

    Il y a, dans chaque particule de création qui en assure la cohésion,  ce qui lui est nécessaire, et cela se respire. C’est par l’air que la guérison arrive, par le geste vers le cœur de la vie que s’accorde notre cœur à son rythme. C’est par la grande respiration du corps qu’arrive la liberté. 

    Le corps est une rivière parcourue de courants, ne rien retenir, tout accueillir et se nourrir de ce qui nous est nécessaire, et qu’il dépose en nous. Le corps est une rivière ancrée à la terre et voguant avec elle dans l’espace nourricier. 

    Que pourrions-nous tenir, alors que le nécessaire nous est offert ? Offert à l’unique condition d’accueillir et de lâcher, ne rien vouloir et tout avoir. 

    Laisser respirer ses cellules et s’abandonner au rythme des flots. 

    C’est cela la couleur, c’est cela le bonheur. 

    Cela, c’est la vie.


Adamante Donsimoni (©sacem)

5 novembre 2020











14/05/2020

Pour un arbre



Cèdre du Liban - RP 93 - Photo Adamante


Je donnerais ma vie
Pour un arbre
Pour la respiration cosmique
Pour la survie du monde
Ma survie

Je risquerais ma vie
Pour un arbre
Pour ses racines tentaculaires
Son réseau Terre
Reliant l’humanité
À la dimension céleste
Je donnerais ma vie
Parce qu’il faut la donner
L’offrir aux bras du Grand Tout
Pour que la transformation
Du plomb en or
Se fasse

Je donnerais ma vie
Pour que le monde se retrouve
Que la peur s’efface
Et que la mort reprenne
Sa dimension sacrée
De yin étincelant

Je donnerais ma vie
Pour que l’humain fleurisse
Que l’Homme enfin soit arbre
Et s’envole au-dessus de l’abîme
En protégeant la Terre
Évitant ainsi la chute qui le menace

Oui, je donnerais ma vie
Pour un souffle de Nature

Je l’ai déjà donnée
Je la donne
Chaque matin
Chaque instant de mon jour
Comblée de cette joie
Parfumée de sourires
Depuis cet instant
Où j’ai vu *
L’Océan de lumières
La grande matrice
L’intelligence créatrice
Sillonnant l’espace
Infini
Qui tisse notre ciel
Nous enveloppe
Nous écoute
Nous transforme
Et nous réalise
Selon la vibration
De nos pensées

J’ai donné ma vie
Pour cet Océan
Dont je me reconnais
Pour sa lumière
Qui est moi
Qui est toi
Qui nous berce
Qui nous crée
À chacun de nos souffles
Nous
La forêt humaine

J’ai donné ma vie
Pour un arbre
Pour la palpitation
D’un cœur ouvert
Sur l’éternité de l’Amour
Inconditionnel et sans attache.

J’ai donné ma vie
Et  aujourd’hui
Je vis
Je vis.

Adamante Donsimoni 11 mai 2020 ©sacem
  

* C’était en février 1999, sur le dolmen du site mégalithique de Meynardier, après une courte séance de Qi Gong. Allongée sous la pierre froide, sous un ciel d’hiver d’un bleu absolu criblé de lumières blanches, virevoltant dans une chorégraphie intelligente, j’ai vu ce spectacle qui a bouleversé ma vie.



Platane d'Orient planté en 1814 - Paris - photo Adamante


10/10/2017

Le journal des herbes

 

Sept jours de septembre 2017, passés à écouter les herbes



Vendredi

Des perles de lumière sur les herbes


En cette fin d’été parfumée d’automne, la pluie a maquillé les herbes. L’instant est unique, je suis sous le charme. Tout s’efface qui n’est pas lumière. Je voyage dans une pantoufle de verre* aux pays magique du strass. Je n’attends aucun prince. Et j’ai tout, absolument tout ce dont je peux rêver. Dans cette dimension, les richesses matérielles n’ont aucun sens.
Le diamant, conçu aux feux de la terre, masque sa lumière, le sage ne se répand pas.
Mais les herbes, par leurs racines, connaissent le grand dessous des choses, elles en témoignent. Je découvre la richesse de l’instant qui se donne dans cette symphonie du prisme que le vent balaie emportant avec lui une part de cet éclat d’éternité. J’ai déjà prélevé ma part. À l’éternité du diamant convoité par les Hommes, je préfère ce moment d’éblouissement fugace offert par quelques gouttes de pluie. Il vit désormais aux tréfonds de mes espaces intérieurs.
La Terre connaît trop bien la convoitise humaine. Qui porte la lumière doit la protéger des regards avides.
Voici l’enseignement des herbes ce matin et rien ne m’est plus précieux.

*et non pas vair, par choix délibéré.



Samedi 

Regard


Pas de pluie à mon lever, juste la grisaille du ciel qui réduit les pensées, étrique les mouvements et pousse à la désespérance.
La sagesse serait de puiser à la source de lumière intérieure pour éviter l’écueil d’une journée maussade. De toute évidence je ne suis pas sage ce matin. Je m’assieds sur la marche du perron, regard vague et soupire.
L’herbe croît, plus verte que jamais. Je maugrée. Cet été qui n’en fut pas un, plombe mes pensées. Je pleure sur le froid qui perdure. Il manque au paysage cette touche de couleur chaude qui pourrait rasséréner le cœur le plus effondré. Blasée, j’observe. Et soudain, je vois. Je vois la diversité des formes et des verts. Mon regard éveillé brutalement par je ne sais quelle influence occulte, ne traduit plus une masse, mais une variété phénoménale de l’expression végétale que l’on qualifie d’herbe. Dire que je marche dessus à chaque instant, ignorante des formes et des noms sous le vocable générique d’herbe. Vocable réducteur, témoin du survol de la vie quand on porte des œillères. 
Les herbes ! les femmes ! les jeunes ! les étrangers ! les autres !
L’ensemble est à maudire, taillé comme un jardin français, il réduit à la masse ce que l’on croise. Qu’il soit érigé en critère esthétique ou social, il soumet, dompte, réduit, classifie, refuse, rejette.
La nature se plaît à varier les formes, l’humanité à les réduire. Peur de la différence sans doute !
Encore un enseignement des herbes, la liberté ne s’acquiert que par l’expression libre des formes. La variété est richesse, elle se tisse comme une tapisserie opposant ainsi l’art au bloc.



Dimanche 

Le juste milieu


Une matinée ensoleillée ; s’élancer vers la lumière semble être le mot d’ordre du matin. Tout pointe qui se trouve au centre, mais à la périphérie on s’incline gracieusement vers la terre nourricière. Il apparaît que les plantes, et dans ce cas précis, le chiendent considéré comme une mauvaise herbe, dans leur inconscience apparente et leur mutisme, appréhendent mieux que l’Homme la notion de reconnaissance. Sur une même pousse, le centre salue le Soleil et la périphérie la Terre pour croître harmonieusement. La vie a des règles lorsqu’il s’agit de trouver l’équilibre.
Je me dis que pour progresser sur la voie de la modestie et de la compréhension de notre monde, nous avons beaucoup à apprendre du moindre brin d’herbe. À condition de se poser un instant et de se laisser glisser vers une attention sans but, toutes les sagesses nous sont enseignées, sans mot.
Cela remplit l’esprit, ouvre le cœur, apaise.
Il n’est rien de plus simple et de plus délicat à trouver que l’harmonie.


Lundi 

Flash


Temps couvert, une sorte d’attentisme dense et silencieux recouvre la campagne. Sous le couvercle du ciel, l’heure est à la méditation. Les hautes herbes s’alanguissent, mélange de couleurs vert et paille, aux pieds des rosiers. Leurs flèches maternelles ont déjà rendu leurs semences et la terre a rouvert ses greniers, partout la récolte.
La pente involutive est amorcée, voici que sonne l’appel des terriers, le grand retour à la matrice. Doucement le sang s’alourdit et le mouvement s’apaise. Comme elle est douce cette contemplation des herbes ce matin.
Pendant ce temps, le monde tremble, la Corée du Nord vient d’expérimenter la bombe H… L’humanité, électron libre de la nature… Une erreur.
Une tourterelle, révélée par le bruit métallique de ses ailes, se pose non loin de moi, au pied du tilleul. On se regarde, elle n’a pas peur. Dans sa robe pastel teintée de lilas, elle incarne la douceur, la fragilité. N’est-elle pas une sorte de colombe ? Un symbole roucoulant de la paix ?

Quelques plocs se font entendre. Des oiseaux se baignent aux pierres de mesure en granit remplies d’eau. Dans ce lieu, ce fouillis, plein de vie, tout est sérénité. Ici, rien n’est à l’équerre, la vie s’exprime sans fard, sans faux-semblants.
Non ! je ne cèderai ni à la désespérance, ni à la mélancolie. Soudain un flash m’illumine, je sais, comme on sait une évidence, demain appartiendra à ceux qui auront conservé cette part de nature sauvage au plus profond de leur être.
Concours de circonstance ? Le soleil, absent depuis le lever du jour, fait brusquement son apparition. Je remercie les herbes, ma racine d’éternité vient de s’indurer encore plus profondément dans l’espoir.
Tout est clair, le temps est venu pour moi de récolter ma vie pour le partage.




Mardi 

L’histoire sauvage


J’ai lu dans les empreintes des pattes d’un oiseau, là, sur le monticule de terre d’une cheminée de taupe, tout l’impossible des herbes, l’histoire sauvage. Une racine, quelques tiges, l’attachement à l’essentiel. Fragilité qui s’accroche à la source de vie, têtue et confiante.
Herbes, langues d’oiseau, porte-parole de l’amour en eau et lumière, en sève, en stigmates et pistils, en pollens-brouillard diffusant leurs gamètes en vibrations fertiles.
La vie est son, porté par le silence. Rythme lourd de la matrice accordé aux tambours des chamans.
Voilà l’enseignement des herbes révélé par une patte d’oiseau sur le sol aujourd’hui.



Mercredi 

Après la pluie



Après toute cette pluie, la pomme pourrit sur l’arbre et l’herbe verdit.

L’océan végétal  s’incline en vagues harmonieuses. La chevelure de la terre pousse drue, libre, sensuelle. L’œil bercé par ce flot est aux anges, l’esprit se relâche dans la contemplation. Un paradis chatoyant de verts est descendu dans mon jardin où quelques pissenlits explosent leur dentelle, tandis que leurs cœurs palpitants espèrent en secret l’élixir du soleil.
-Silence ! l’entends-tu cette voix des mondes qui se conjuguent, s’unissent, se tissent dans l’abolition des frontières ?
-J’entends ! Je suis herbe et je danse !
-C’est toi ! l’herbe qui chante les herbes, comme une abeille chante la fleur au printemps.

Après toute cette pluie, la pomme tombée nourrit le merle et l’herbe me nourrit.



Jeudi

Danser sur les plates-bandes


Quelques touffes d’herbes s’enchevêtrent dans les premiers frimas. S’unir pour résister, chez les herbes aussi il semble que ce soit la loi. Voilà ! l’Homme découvre enfin que l’entraide et la communication font aussi partie du règne végétal*. Lui, qui dansait sur les plates-bandes sa grande gigue de la suffisance, en croyant tout savoir se trompait !
À chaque jour sa vérité en somme ! Cela nous laisserait-il quelque espoir ?

Merci les herbes de tant d’enseignements. Voilà qu’au bout de sept jours, je vous observe avec un regard neuf. N’est-il pas temps de se reposer un peu pour assimiler votre enseignement ?
À bientôt vous revoir, Mesdames, que l’hiver qui s’annonce vous soit clément.


*La vie secrète des arbres (ce qu'ils ressentent, comment il communiquent) de Peter Wohlleben Ed. Les Arènes

©Adamante Donsimoni (sacem)




14/04/2017

Le monde se rêve



Le demi-dieu du printemps préside au dégel.
Il s’extirpe de la dimension des eaux, réalise l’arbre et la pierre, cristallise l’or d’un soleil venu réchauffer la terre, semer la vie.
Dans ce chaos de glace encore à la dérive, dans ce chaos grinçant livré à la débâcle, des visages surgis du néant expérimentent la forme, leurs traits sont déjà porteurs de l’esprit. 
Certains, paupières closes, surgis des ténèbres intestines d’un lac sont déjà en quête de sagesse.  L’oiseau noir se prépare à son envol vers la lumière.
De chaque fissure, on pressent le germe d’une connaissance prête à conquérir le monde. 
Le ciel enfin différencié de cette soupe primordiale, pris d’un insatiable désir d’expansion, a commencé son évasion vers l’infini. 
Bientôt le premier cri accueillera le souffle et le monde sera, pour l’instant, il se rêve.

©Adamante Donsimoni (sacem)







20/02/2017

L'abandon à la vie


Descendre en une longue expiration vers cette plage de repos où l’esprit se détend par l’accueil de l’oubli. Douceur d’une zone plus sombre, la caverne intérieure où respire la paix. C’est là qu’est la liberté, c’est là qu’est la maison, le cocon sans limites, l’espace sans vertige, l’endroit précis de l’être redevenu ailé. Je ne connais nul endroit plus vaste ni plus enveloppant, ce cœur au cœur du cœur fait palpiter la vie. Ici le flux de la puissance originelle pulse, à la fois invincible et alangui. Plus rien n’a d’importance que cet abandon qui est vie, ce lieu où plus aucun désir ne s’allume et où l’on retrouve enfin le port d’attache, au centre de nos espaces intérieurs.

©Adamante Donsimoni (sacem)
14 février 2017 




10/12/2016

Bien sûr je rêve

Chevaucher le nuage, juste avant l’orage, partir, s’envoler vers l’infini du ciel comme si la terre  m’abandonnait à l’espace, petit point bleu lumineux dans les profondeurs du noir de la nuit étoilée.
Bien sûr je rêve.
En ouvrant les yeux sur les ombres des murs entre lesquels je m’abandonne au sommeil, livrée sans défense à tous les possibles du risque, je sais être en songe et la conséquence d’un rêve. Un rêve qu’un autre, dans une autre dimension peut-être est en train de parcourir.
L’horloge biologique nous oblige à nous abandonner au sommeil. Est-ce pour cela que la nature en son infinie sagacité a créé la nuit pour nous y plonger dès les paupières closes ?
Je n’attends pas de réponse. Il est en moi une profondeur qui ressemble à la nuit dans laquelle je tends à m’enfoncer pour trouver cette joie si paisible à laquelle j’aspire depuis le premier cri. L’abandon m’est devenu une seconde nature, ou peut-être la première, ma nature originelle, celle oubliée une fois la première goulée d’air avalée.
La musique parfois nous convie à ce voyage et des voix nous y projettent. La palpitation des baffles, quand la membrane se gonfle et m’envoie ses vibrations au centre de la poitrine, me mets en un état second. Je reçois de toutes les fibres de mon corps et mes poumons font de moi une chambre d’écho. La voix de la quatrième saison de Léonard Cohen m’envahit jusqu’à ces profondeurs qu’il vient juste de rejoindre. Avec elle j’oublie tout ce qui n’est pas abandon. Je plonge dans cette douceur d’ombre prégnante parcourue d’ondes, c’est l’amour.
La contrebasse rythme ma descente. Les nuages me portent jusqu’aux profondeurs stellaires épanouies tout au fond de moi.

Tout au fond
l’infini
la vie
silence et paix
le vent
libre
le vent et moi
voguant sur les nuages. 


©Adamante Donsimoni (sacem)









29/06/2016

Le grand cirque de la nature


Son dessin s’étire, ondule à la surface de ses rêves. Son trait serpente, flâne comme les badauds musardent en sifflotant. Les fleurs de son printemps intérieur parsèment sa création.
Ils sont si tristes les murs de la ville, si plein d’ennui ! Alors il les maquille. Et voici que commence la grande, la formidable représentation du grand cirque de la nature. Jacques Prévert en Monsieur Loyal, du haut de son ciel où dieu est un grand lapin qui connaît la musique, harangue  la foule sous les roulements de tambours :

 « Venez, venez, grands enfants, petits enfants, enfants du troisième âge, enfants du premier âge, venez. Quittez les rails, partez à l’aventure, cueillez la vie, cueillez les rires, faites-en des bouquets et offrez les autour de vous ! »

André Hardellet qui a revêtu la salopette du peintre rajoute  :

« Choisissez le chemin le plus long pour aller, faites des détours, alanguissez-vous dans ses méandres, partez à la conquête de la liberté ! »

Alors comme pris d’une envie irrépressible de bonheur, ceux qui les écoutent, qui les regardent, sentent vibrer en eux le germe de la vie, cristal pur et inaltérable de la magie.

©Adamante Donsimoni (sacem)




Attentat
Ce matin je pense à la folie d'un monde qui inscrit sur la Terre, en lettres de sang, sa volonté de domination.  La main qui tire n'est qu'instrument dans celles des puissants qui règlent leur comptes hors de leurs frontières territoriales et économiques.










24/06/2016

Danse rituelle.




Au lointain le rythme des percussions nous entraîne vers nos racines, et ça résonne au cœur du corps dans la chaleur d’une nuit universelle. Les notes s’envolent, se délient, serpentent, les peaux ruissellent leur parfum primitif. Les corps se cherchent, le trouble remonte du profond des âmes où le savoir disparaît sur l’autel des espèces. L’inexplicable en chemin s’écrit en arabesques de feu et d’eau sur les pages glacées d’un livre des origines. Le sacré se nourrit d’humeurs, de sang répandu sur la pierre, du martèlement hypnotique des tambours chaman explorant la Terre mère, exprimant la mémoire des abysses primordiales où le premier frisson fit exploser la vie. Livre toujours ouvert et pourtant invisible, révélé par l’expression spontanée de quelques lignes de soleil tracées sur l’expression architecturale d’une œuvre.


©Adamante (sacem)
   d'après un tableau de MarHak (partition de vie)








 

22/12/2015

Le feu les ombres





Première flambée au sein d’une caverne, l’homme  découvre le gigantisme des ombres, elles accompagnent la lumière, griffent le granit avec les esquisses de leurs chimères. Chaleur, terreurs, rêves, les yeux grignotent la nuit, l’apprivoisent en dehors de la lune.
Ah, si le feu parlait, racontait son épopée depuis le premier éclair qui enflamma la forêt !
De toute évidence il parle car il nous habite, révèle ce que nous avons d’inscrit en nous. On le sent palpiter dans les cellules de nos mémoires, les gènes des premiers ancêtres. Mouvement ascendant, il nous anime. Premier feu, premier cri, l’air dans les poumons, brûlure, apprentissage de la sécheresse jetés hors la première caverne dans le monde aveuglant de la lumière. Et déjà l’ombre se dessine en plein midi sous le soleil, nous suit ou nous précède, s’allonge, se tasse, se déforme, nous fait rêver ou nous inquiète. Soumise, elle se prête à tous nos fantasmes, tour à tour rassurante, inquiétante, elle révèle nos peurs, nos terreurs et cette fascination qui accompagne.
Le feu consume faute de pouvoir aimer en tendresse, il dévore. Au-dedans la détresse, la solitude, l’espoir parti en fumée. Déréliction des cendres abandonnées aux vents, mouillées de rosée au matin, à peine un voile grisâtre bientôt avalé par les herbes.
Le feu, changeant, mouvant, à notre image, conçoit les formes et les détruit, se livre puis se reprend, s’efface, aussi insaisissable qu’un mythe, aussi fulgurant qu’une vie.

©Adamante Donsimoni (sacem)




21/12/2015

L’instant paix



L’été, la fraîcheur du matin, le bonheur à petites goulées, fenêtre grandes ouvertes.
Plaisir d’un souffle sur la peau, détente de l’esprit, expression heureuse de notre nature végétale qui s’exprime enfin dans sa nudité originelle.

Être là.  Respirer en conscience cette densité dansante que j’ai découverte pour la première fois à Meynardier, dans la Creuse, allongée sur un dolmen, sous un ciel d’un bleu absolu, après une séance de Qi Gong. Baignée dans les flux de cette matrice universelle, au centre de cette soupe primordiale de lumières d’un blanc étincelant qui virevoltaient suivant un schéma qui ne devait rien au hasard, j’ai compris, que chaque être, de quelque nature qu’il soit, est fait, prend, vit et participe de ce grand souffle de création, il en est. Au sein de ce corps infini, nous sommes liés à tout, influençons le tout, ne formons qu’une seule et unique entité.
De cette expérience qui a bouleversé ma vie, j’ai acquis la conviction que j’étais une particule de cet univers où tout se fait, se défait, se construit, disparaît selon nos pensée, nos peurs, nos espoirs.
Car nous sommes créateurs de nos rêves, car nous sommes créateurs de nos peurs et souvent nous rêvons de travers, concrétisant ainsi nos pires cauchemars. Nous pleurons le passé, craignons l’avenir, cimentant au présent notre prison de solitude et de détresse.

Nos rêves, ces rêves que nous avons la faculté de créer se situent au présent. Le passé n’est que mort, l’avenir n’est que vide, seul le présent existe. Ma force, ma capacité de créer, n’est ni derrière ni devant, elle est à l’instant où j’écris à l’instant où je pense, à l’instant que j’emporte avec moi d’instant en instant, comme un chien fidèle.
Je me dois d’avancer, fermement ancrée dans l’instant rivé au cœur.
Si je rêve, en projetant mon rêve dans le vide de l’avenir, de quoi sera-t-il fait ? Comment puis-je savoir si je serai  là demain, baignée dans la matrice de la création que demain ne contient pas encore ?
Ici, maintenant, la matrice est autour de moi, me contient, me pénètre et me crée, c’est là qu’est ma vie, c’est là que j’ai pouvoir sur elle. Certes, je peux l’imaginer, me projeter par la force de mon mental dans un demain hypothétique et abstrait, dans l’irréel, l’illusion, la béance. Il m’est impossible ainsi de concevoir car je n’ai aucun élément pour créer. Ainsi, mes pensées les plus positives, inutiles, s’envolent, se perdent, se diluent dans le rien. Il leur manque un ancrage, une matière susceptible de la concrétiser, moi.

Je pense, ma tête conçoit, trace la forme, mais  ma conception ne peut se vitaliser qu’au-dedans de moi puisant dans les sentiments qui m’animent. Ainsi, le bon comme le mauvais se nourrissent de l’instant, ainsi la guerre, ainsi la paix. Un choix individuel entre peur et amour.
L’émotion est en quelque sorte le combustible du sentiment et le sentiment le feu qui concrétise nos pensées. À chacun d’y prendre garde.

Depuis toujours je n’ai toujours bien retenu que le bonheur et quand on me demandait :
- « Quel est ton but ?  Je répondais : - « Être bien ! »  Surprise de la surprise que je provoquais.
Pour trouver la paix, (être bien) j’ai toujours fais en sorte de me tenir au centre de cet infini rassurant que je nommais Grand Père. Il a accompagné mon enfance et m’accompagne encore de sa présence, me parle sans mots, m’enseigne.
Grand Père, c’est l’horizon magique où les yeux boivent l’univers.  C’est la révélation de Meynardier, je respire au centre de son océan de lumière et partage avec le Tout la forme pensée de mes rêves en la rayonnant par le cœur. J’éclaire ainsi le rubis qui vit dans ma poitrine et sa chaleur se diffuse dans tout mon être. Je n’attends rien, je suis comblée, car cette radiance c’est l’amour, la paix indispensable à la traversée de la vie.

Adamante Donsimoni (sacem)
Jeudi 25 juin 2015

16/05/2014

Comme il est nécessaire d’aimer pour être heureux !



Comme il est nécessaire d’aimer pour être heureux !
Il suffit de si peu, un mot, une phrase, un échange pour nous extraire de notre solitude et nous combler.

Il arrive parfois que l’on soit aimé sans y trouver de joie, tel un voyageur étranger sur la route du manque. Il n’est pas de bonheur partiel, cette composante solitaire et stérile n’est qu’illusion. Il nous faut aimer pour apprécier l’amour, aimer pour qu’il s’enflamme et devienne appelant.
L’amour seul peut nous ouvrir aux autres, aux animaux, aux plantes, aux choses mêmes. Il est étincelle si infiniment petite, si masquée aux regards qu’elle en est immense.
Voit-on l’immensité ?  Pas plus que l’infiniment petit. À peine les discerne-t-on.

Souvent pourtant l’amour appelle et sans savoir pourquoi, nous voilà tout émus, comblés, même aux pires moments. Nous voilà aimants d’un amour sans but. Nous voilà brûlants, irradiants. Étrange complétude venue de nulle part à nos yeux aveugles.
Et puis nous comprenons que l’amour se donne, qu’il ne se prend pas.
Cet amour, je le vis comme un élan irrésistible de nos espaces intérieurs vers l’infini de l’espace, un élan pacifiant.

Aimer, comme il est nécessaire d’aimer pour être heureux !

S’ouvrir pour tout donner sans chercher de retour, voilà le vrai bonheur.
Et c’est là, dans cet espace de spiritualité totale, que s’inscrivent les luttes qui défendent la vie.

Ce que je sais, c’est qu’après l’avoir goûté cet amour, notre vie en est bouleversée, elle devient cheminement vers lui qui efface, balaye tous les manques et nous emplit au-delà de nous-mêmes.
Sur ce chemin, nous ne sommes pas seuls.

Quand se présente une traversée du désert, cet horizon de vide où l’on se sent inutile, taraudé par le manque, un mot parfois, même anodin, peut soudainement nous éclairer, nous faire aimants, nous sentir aimés.

J’imagine cette multitude d’étincelles qu’est l’humanité irradiant au même instant, que serait le monde ?
N’est-ce pas à chacun de nous de le créer ce monde, en s’éveillant, simplement en s’éveillant, nu de toute crainte de perdre ?

Que serait le monde abandonnant toute volonté de pouvoir à la volonté d’être ? Aimant, offert aux quatre vents, ouvert, uni à l’immensité cosmique.

Aimer, comme il est nécessaire d’aimer pour être heureux !

Adamante (déposé sacem)




06/04/2013

Une main

Pour Anna 

Un son
tenu
les sourcils froncés
l’enfant
vide ses terreurs
par la voix
ses petits poings se crispent
la terre accueille
le feu
le sang
contrarié
elle transforme
elle apaise
elle guérit
douce
si douce...
au loin
un autre soleil
une autre terre
rouge
la poussière
et ce chant
ce souffle
qui résonne
profondément
il porte l’appel
de cette terre
mère
d’une vie
naturelle
entre l’aube et l’aurore
nature palpitante
qui suis-je
moi
entre la terre d’une petite déesse
et la mienne
qui m’a pétrie ?
un pont
un arc en ciel
ou une main
qui le porte
tendue
offerte
Une main
oui !
rien qu’une main
animée de soleil.