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12/01/2023

Objet inanimé


    Certes, il est immobile, il n’a aucun instinct, aucun désir de se mouvoir, du moins ainsi que l’entend notre espèce, toujours affairée à parcourir ses espaces jusqu’à parfois s’y perdre. Mais inanimé, l’est-il vraiment ? J’en doute ! Je vois là l’illusion, une idée préconçue née de la méconnaissance des choses, l’impression superficielle générée par un regard distrait.

    L’objet est patience, semblable au minéral pour qui le temps est abscons, contemplatif peut-être, il demeure ancré dans la plénitude de sa densité, parfait dans sa forme momentanée, car rien, jamais, ne dure. Il accueille sans réagir les aléas des mouvements extérieurs qui le transportent et parfois le brisent. 

    Brûlé ou idolâtré lorsqu’il devient symbole, il se fait porteur des croyances humaines. N’existant plus en tant que tel, modifié, transformé, transfiguré, il n’est plus alors que la représentation d’une idée. Ainsi nié jusqu’au moindre de ses atomes, il demeure toutefois indifférent, car l’agitation n’est pas dans sa nature. 

    Mais, pour qui le considère au-delà des apparences, il est évident que, passé le voile de l’illusion, il vibre. Il vibre de la perfection de la matière car tout est ainsi : respiration et souffle. 

    Oui ! il est vibration, animé de ce vaste mouvement de la vie imperceptible à l’œil du corps mais perceptible à celui de l’âme, car il est lui aussi un infime éclat de l’infiniment grande Âme qui habite les mondes.

    Adamante Donsimoni

    17 décembre 2022 - ©sacem



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Réponse fort fort tardive à une proposition d'ABC pour son Nid des mots, 

mais une réflexion que j'ai aimé mener.

05/02/2018

Ce que je fus avant le tambour




Mon corps, la peau du tambour. Le son résonne, pénètre au plus profond de la forêt, se mêle au bruit d’une chute d’eau. Tout me semble démesuré. Je marche au-dedans de moi, m’enfonce dans cette végétation plus vraie que nature. Ma terre tremble, je vacille. L’éternité cogne au rythme de la baguette serpent, boum !
boum ! boum ! Battements irréguliers du cœur de la Pachamama. Boum ! j’ai oublié mon nom. Boum ! ma peau tendue. Boum ! je suis le tambour. J’ai tout oublié sauf la vibration. Le courant qui me parcourt poursuit le chemin de l’eau et rebondit sur les rochers de l’intemporalité.
Rien n’est plus réel que cet oubli sans tain, la transparence.  Force du désir de plonger au plus profond dans les entrailles minérales de mes espaces intérieurs. Abysses sidéraux où naissent et meurent les étoiles dans cette nuit primaire où je m’anéantis. Je ne sais plus rien que le goût amer des herbes sur ma langue plombée et la voix du tambour qui sonne l’abolition de mes frontières.
Ne me dites pas que je rêve, le lichen sur ma peau trahirait le mensonge. Je ne suis plus que sommeil et poids, présence végétale, anesthésiée, à la croisée de dimensions qui se disputent ce souvenir à peine perceptible de ce que je fus avant le tambour.

©Adamante Donsimoni (sacem)
    le 17 février 2017


Un texte né d'une expérience chamanique au travers d'une lame de tarot. Depuis des lustres je me promène ainsi au travers d'éléments divers et variés, une pomme, une feuille, un rocher, le vent... Depuis des lustres, je fais des expériences et dirige des ateliers autour de ces voyages dans l'imaginaire qui sont découverte et enrichissement.







23/03/2016

Lettre à toi qui as choisi de mourir en martyr


Toi qui porte ta souffrance jusqu’au martyr pour tenter de trouver la paix d’un paradis hypothétique, tu entraînes avec toi dans la mort l’ennemi que tu rends responsable de ton mal-être. Regarde autour de toi.
Cet ennemi, c’est moi, je suis aussi toutes les victimes passées ou à venir. Cet ennemi, le reconnais-tu ? C’est toi. Toi, l’affamé d’amour qui, aveuglé par la douleur, croit le conquérir en brandissant la haine.
Ta violence est un cri, j’en ressens toute la douleur, l’insondable désespoir. Ce cri est le ferment de la guerre, éternel déchirement des peuples. Égarement de qui n’a pas trouvé sa place.
L’enfance qui a mal dresse les poings, se jette dans la tourmente et s’éloigne inexorablement de cette paix qu’il recherche. Il s’enlise dans le désespoir.
De la guerre des boutons à la guerre en Syrie c’est le même manque qui alimente la violence, crée l’humiliation. La riposte virile participe du même principe, la crainte, souffrance qui naît de l’illusion de la séparation.
Et pourtant, à chaque instant, ma partie guerrière lutte pour ne pas crier à son tour et te pourfendre de son jugement. Je connais sa force, je sais son désespoir et son impuissance à changer les choses. C’est dangereux un tel désarroi. Alors, je l’accueille et la berce comme un enfant perdu. Je ne veux pas me perdre dans ce tourbillon de folie, te perdre et me perdre à jamais, en participant de ce mouvement infernal.
Voilà mon arme, chère désespérée partie de moi-même, réunifiée, apaisée en moi,   je peux m’ouvrir à toi pour te recevoir, te bercer, te murmurer des paroles d’espoir. Et mon corps, tout vibrant de tendresse, laisse couler ses larmes silencieuses pour endiguer la pression de cette force à nulle autre pareille, l’amour.
Toi, toi qui es moi entendras-tu cette vibration qui est nous ?


©Adamante 



Suite aux attentats en Belgique et partout ailleurs dans le monde.