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30/01/2022

 

Photo ABC

 

 

L’attente de la forêt


Ils se sont pris les branches dans l’automne les feuillus de la forêt. Plus une feuille pour échanger avec le vent

un secret de sève
une nouvelle du lointain-
reste le silence


Les feuilles désormais tapissent le sol et marquent chacun de mes pas de leur haleine froissée d’humidité

un parfum d’humus
s’élève du tapis sombre-
tout est nostalgie


Le vent se faufile entre les bras dénudés qui semblent implorer le ciel, et sa voix déchire la canopée de ses gémissements sifflants. Le costumier de l’hiver n’aime pas la couleur, il habille les sous-bois de gris et de marrons.

l’heure n’est plus aux chants
et l’espace rétrécit
invite au sommeil


Il se pourrait que demain, le blanc recouvre tout. Il me semble qu’ici tout aspire à cet intermède lumineux pour masquer un temps la tristesse, et accrocher du rêve des pieds à la cime des arbres, où une arche se dessine pour accueillir la magie. Je le pressens, le vent aussi espère la neige, il aime la faire danser

son souffle amoureux
sur la Belle immaculée
et tout s’illumine.

 

Adamante Donsimoni - 28 janvier 2022 - ©sacem
 
 

                            Arthur Rubinstein - Chopin Ballade No. 1 in G minor, Op. 23


 
Nemanja Radulovic & Double Sens - Les Quatre Saisons - Hiver - A.Vivaldi

 
 
 
 

15/02/2018

Luna, petite fée de la Lune



Image Adamante

Si vous me demandez ce qu’est pour moi la magie, je vous réponds ce soir, ce sapin, ces fleurs, les herbes qui racontent des histoires au vent à moins que ce ne soit le vent qui les raconte aux herbes.

Le vent, les herbes
les mots doux de la terre
s’envolent au ciel

La magie c’est aussi, ici dans ce décor de conte de fées, le souvenir d’un miaulement furtif, il faisait nuit noire, celui d’un chaton perdu. 


Juste une plainte
enveloppée de l’ombre
et ma cécité

Le lendemain, une autre voix, plus rauque se fait entendre. Qui es-tu ? je demande. Et la voilà qui s’approche flanquée de son chaton. Ce fut comme un émerveillement. Comment a-t-on pu les abandonner ? L’humain n’est pas toujours fréquentable.

La gentillesse
brûle dans son regard
un don du ciel

Je lui parle.  Il me semble la connaître depuis toujours ? Elle se frotte contre moi, si confiante. Mon cœur fait une embardée. Son chaton indifférent ne voit qu’elle, tout comme moi. Je l’aime déjà bien trop pour la laisser errer la campagne. Ma fille l’adoptera.

Son amour offert
sans crainte ni retenue
est un don total

Elle la baptisera Luna, petite fée de la lune, Louloune.

Ce soir, les fées qui nous l’avaient confiée sont venues la reprendre.  Nos cœurs meurtris la pleurent. Mais en fermant les yeux nous savons son absence auréolée de lumière. Nous remercions l’Univers d’avoir croisé nos chemins.

 

Petite Luna
ce soir je chante pour toi
ce conte d’amour.

Adamante Donsimoni (sacem)




Ce 12 février 2018, jour du départ de Luna, j’ai écrit ce texte, un bien triste cadeau d’anniversaire pour ma fille.


04/05/2014

Magie d’un rayon de soleil.


Quand le ciel s’éclaire, que le soleil me révèle à quel point je suis vivante, voilà qu’il me prend l’envie irrépressible de m’alanguir. L’appel de la torpeur est irrésistible, je m’y glisse avec gourmandise, sans remords ni honte.
L’heure est au ravissement. Je m’abandonne. La chaleur sur ma peau n’est que plaisir.
Une vague de frissons irradie jusqu’au centre de mon corps. Je connais le bonheur de m’ouvrir, de recevoir, de sombrer dans l’oubli de tout ce qui n’est pas l’instant.
Ce bonheur d’Être c’est ma disparition, elle m’emplit et déborde du centre de mon infini, au cœur de mes espaces intérieurs, jusqu’aux confins de l’indéfini, la source.
J’expérimente à la fois l’infime et l’immense, le monde tel que je le soupçonne dans sa dimension inexprimable.
Je sais participer, sans un mouvement, à la dynamique éternelle de la roue et du cercle.

Un rayon de soleil c’est l’assurance de la dilatation de l’Être englobant tous les Êtres. Un miracle naturel.
Pourtant, même si j’apprécie la chaleur, je ne crains pas qu’elle disparaisse et que le froid s’installe. La rétractation qui accompagne sa disparition n’est là que pour témoigner d’elle. Elle en est le reflet, la réalité inversée, elle aussi génératrice de frissons, elle est animée de ce même courant vibratoire qui irradie jusqu'au cœur du corps.
Le frémissement c’est le pont, le vortex qui unit yin et yang. Il diffuse, pulse, abolit les frontières. Il me situe au centre et me révèle ma nature d’ondes créatrices.
En frissonnant je m’éveille, j’expérimente la communion des extrêmes, je perçois le froid dans le chaud, le chaud dans le froid. J’accueille l’un en l’autre. Un efface deux, ce deux incongru à l’origine de la séparation et de la multiplicité.
Par la magie d’un rayon de soleil, je comprends qu’il ne peut rien y avoir de plus que Un.
  
Adamante - sacem