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04/10/2019

Mise en boîte d’un géant

Au Parc de La Tête d’Or, Mon grand bel Hêtre, le beau Fayard n’est plus .... 


Nous agissons comme si tout était éternel. Notre regard survole plus qu’il ne voit et nous ignorons ces petits messages de la vie quotidienne, transmis par les êtres que nous croisons. Ils font partie du paysage, cela va de soi. Mais non, cela ne va pas de soi, bien au contraire. L’habitude qui nous éteint nous fait ignorer la magie qui nous baigne, et puis un jour, sans prévenir, un habitué disparaît.

Hier, ici, un arbre
géant bercé d’espace
aujourd’hui, le vide

Notre paysage bouleversé révèle une déchirure, une béance de l’espace-temps. Tout nous parle, nous percevons encore la vibration du disparu, son manque est plus prégnant que sa présence ne l’était.

Le vent murmure :
« où sont donc tes feuilles ? »
à une boîte à livres

L’amour blessé frémit dans notre poitrine, nous prenons conscience de l’éphémère. Demain un autre, ici, à notre place, habitué à son environnement, à son tour regardera sans voir ce qui reste de lui.

Rien d’éternel
pas même une boîte à livres
effet de mode.

©Adamante Donsimoni (sacem)




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30/06/2017

Allée des pas perdus…



 
Allée des pas perdus… ça pour l’être ils le sont ! L’esprit un peu rêveur on baguenaude sans voir dans un entre deux sans durée où le regard se berce de nature.  Vertu des grands espaces,

les pieds sont ici,
et la tête est ailleurs
on ne sait plus trop

Mais, ici ou là, quelle importance ! Comblé de ce rien qu’est l’instant, on se donne aux doigts de la brise pour ressentir la vie, respirer, s’imprégner du paradis qui frémit, là, juste sous votre peau.  Et puis soudain,

au pied d’un hêtre,
couché entre deux racines,
un nouveau-né

allongé dans la mousse
il tète encore sa mère

Cette apparition c’est l’offrande de la Terre pour fêter le prodige de votre abandon. L’arbre complice vous a ensorcelé. L’enfant du hêtre s’offre et pénètre votre immobilité de sa palpitation végétale.  Alors résonne en vous ce bruit de succion intemporel qui vous accompagne depuis la nuit des temps, à chacun de vos pas.

               ©Adamante Donsimoni (sacem)

image Françoise Isabel