J’ai croisé le dragon du Soleil, celui qui garde la lumière d’or en son cœur. Le soleil est sa raison d’être, la lumière son sacerdoce.
Dans les brumes matinales, et bien que dissimulé par les volutes laiteuses montant à l’assaut de l’océan du ciel, il m’est apparu, couronné d’un faisceau de rayons blancs. Un clin d’œil de la nature à mon âme rêveuse, sans doute. Tout en lui exprimait la prestance et la noblesse, l’humilité et la sagesse, ce qui est l’apanage des grands.
Un œuf de lumière sous chaque patte avant, il veillait. Quelle divine couveuse ! Esprit de l’espace infini, grand ordonnateur de la pensée humaine, c’est ainsi que je m’en souviens.
Il me semblait rêver la naissance d’un avenir rayonnant. Je crus percevoir le chemin que dessinaient ses pensées, un sentier sinueux longeant tranquillement nos abîmes humains, la voie d’une avancée sans crainte animée de la certitude qui habite les justes.
J’ai compris que demain ne pouvait appartenir à la vitesse mais au discernement, à la paix dans le sac à dos, à la marche lente et régulière des faiseurs de rien qui accompagnent le temps dans sa dimension d’instant éternel.
« Je reçois et j’accueille, alors ce qui est plomb se transforme en or. »
Ai-je rêvé ces mots lorsqu’il posa son regard sur moi ?
Que de douceur, que de tendresse il y avait dans ce regard. Je ne sais combien de temps dura cet échange, je m’étais oubliée. Lorsque je repris mes esprits, mes troubles m’avaient quitté, plus aucune peur, plus aucun regret, je venais de naître.
J’aimerais aujourd’hui, suivant son enseignement, œuvrer pour un monde harmonieux d’ombre sans ténèbres et de lumière sans brûlure.
Cela est possible, je le sais, il ne faut pas désespérer.
Adamante Donsimoni © sacem