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30/03/2018

Alep


Alep
Quand il ne reste plus rien que poussière et murs écroulés sous la voix des bombes ; que la vie se teinte du gris de la cendre quand elle se mêle au sang ; quand l’enjeu des puissants est trop important pour qu’ils laissent la vie sauve à des innocents, plus mal lotis que des rats que l’on gaze pour les éradiquer, seule la musique peut s’élever des décombres vers le ciel.
 
Alep
Un ange révélé par quelques notes, écrites de toute éternité pour emplir le vide et libérer l’âme, s’est envolé vers les étoiles. Espoir de renouveau. 
Il est des fleurs qui poussent sur le granit.
 
Alep
Sous l’œil du photographe.
Un vieil homme solitaire, impuissant, pris de musique dans son univers dévasté, témoigne au monde entier la folie et l’espoir.
 
Alep
Monsieur Anis, c’est vous, le symbole de la lumière du monde.
 
 
Adamante Donsimoni (sacem)
 
 
"Il y a des hommes, des rêves, et des objets plus forts que la guerre, et Mohammed Mahiedine Anis, sa collection de voitures anciennes, sa pipe et son phonographe, en font partie", écrit Joseph Eid, photographe à Beyrouth, en reportage en Syrie. 
 
 
 
 
 
 
 

23/03/2016

Lettre à toi qui as choisi de mourir en martyr


Toi qui porte ta souffrance jusqu’au martyr pour tenter de trouver la paix d’un paradis hypothétique, tu entraînes avec toi dans la mort l’ennemi que tu rends responsable de ton mal-être. Regarde autour de toi.
Cet ennemi, c’est moi, je suis aussi toutes les victimes passées ou à venir. Cet ennemi, le reconnais-tu ? C’est toi. Toi, l’affamé d’amour qui, aveuglé par la douleur, croit le conquérir en brandissant la haine.
Ta violence est un cri, j’en ressens toute la douleur, l’insondable désespoir. Ce cri est le ferment de la guerre, éternel déchirement des peuples. Égarement de qui n’a pas trouvé sa place.
L’enfance qui a mal dresse les poings, se jette dans la tourmente et s’éloigne inexorablement de cette paix qu’il recherche. Il s’enlise dans le désespoir.
De la guerre des boutons à la guerre en Syrie c’est le même manque qui alimente la violence, crée l’humiliation. La riposte virile participe du même principe, la crainte, souffrance qui naît de l’illusion de la séparation.
Et pourtant, à chaque instant, ma partie guerrière lutte pour ne pas crier à son tour et te pourfendre de son jugement. Je connais sa force, je sais son désespoir et son impuissance à changer les choses. C’est dangereux un tel désarroi. Alors, je l’accueille et la berce comme un enfant perdu. Je ne veux pas me perdre dans ce tourbillon de folie, te perdre et me perdre à jamais, en participant de ce mouvement infernal.
Voilà mon arme, chère désespérée partie de moi-même, réunifiée, apaisée en moi,   je peux m’ouvrir à toi pour te recevoir, te bercer, te murmurer des paroles d’espoir. Et mon corps, tout vibrant de tendresse, laisse couler ses larmes silencieuses pour endiguer la pression de cette force à nulle autre pareille, l’amour.
Toi, toi qui es moi entendras-tu cette vibration qui est nous ?


©Adamante 



Suite aux attentats en Belgique et partout ailleurs dans le monde.